Commeun vol de gerfauts hors du charnier natal . Nous partons ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal . EspĂ©rant des lendemains Ă©piques . Un avenir glorieux et magique . Souhaitant que le fruit de nos efforts fournis . Jour et nuit, nous mĂšnera vers le bonheur fleuri . Aujourd’hui, ici rassemblĂ©s auprĂšs des jurys, Nous prions dieu que cette soutenance . Fera signe de persĂ©vĂ©rance Pourdes raisons littĂ©raires, je lui avais conseillĂ© le gerfaut («Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal/FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines/De Palos de Moguer, routiers et capitaines/Partaient, ivres d'un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal»), mais il n'Ă©tait pas convaincu de la fĂ©rocitĂ© du volatile. RĂ©pondre 3 on une question : Les conquĂ©rants Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer3, routiers et capitaines LesconquĂ©rants. Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines. Partaient, ivres d'un rĂȘve Ilest l'auteur d'un seul recueil de poĂšmes, Les TrophĂ©es, en 1893, mais c'est l'un des principaux animateurs, avec Leconte de Lisle, du mouvement poĂ©tique Le Parnasse (Les Parnassiens sont des dĂ©fenseurs de "l'art pour l'art"). Un paysage du tout Nouveau monde : Les conquĂ©rants. Comme un vol de gerfauts* hors du charnier natal, Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xáș„u. 24 fĂ©vrier 2010 3 24 /02 /fĂ©vrier /2010 2255 Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©tal Que Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines, Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennes Aux bords mystĂ©rieux du monde Occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques, L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d'un mirage dorĂ©; Ou penchĂ©s Ă  l'avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ© Du fond de l'OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. JosĂ© Maria de Heredia Published by AsphodĂšles etc. - dans XIXĂšme siĂšcle Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines,De Palos de Moguer, routiers et capitainesPartaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©talQue Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines,Ey les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennesAux bords mystĂ©rieux du monde Occidental1. Chaque soir espĂ©rant des lendemains Ă©piques,L’azur phosphorescent de la mer des TropiquesEnchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; Ou, penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles,Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ©Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. Les conquerants de heredia L’épistĂ©mologie de la sĂ©miotique Ă©tant rĂ©solument analytique, il convient d’identifier le tout que l’analyse se propose justement de rĂ©soudre. La question s’impose d’elle-mĂȘme comment apprĂ©hender ce tout transphrastique ? L’analyse des textes littĂ©raires pose la question du dĂ©coupage. Ce dernier doit ĂȘtre conduit en fonction des catĂ©gories que la thĂ©orie reconnaĂźt comme pertinentes. À cet Ă©gard, l’hypothĂšse tensive reconnaĂźt comme directeurs les modes sĂ©miotiques, les valences et les valeurs. Les modes sĂ©miotiques L’hypothĂšse relative aux modes sĂ©miotiques2 peut contribuer Ă  l’identification du texte comme totalitĂ© organique. Nous aimerions, Ă  cĂŽtĂ© du concept de modalitĂ©, qui a fait ses preuves, non pas introduire, mais Ă©tendre la notion de mode, qui a cours en linguistique et en sĂ©miotique en linguistique avec les modes du verbe ; en sĂ©miotique avec la problĂ©matique des modes d’existence inaugurĂ©e par Saussure et Ă©tendue par Greimas. La dĂ©finition du “mode de
” par le Micro-Robert des Ă©coliers Ă©nonce “forme particuliĂšre sous laquelle se prĂ©sente un fait, s’accomplit une action”. À ce jour et sans prĂȘter au chiffre trois une vertu occulte, nous distinguons trois modes, trois styles sĂ©miotiques le mode d’efficience, le mode d’existence et le mode de jonction. Le mode d’efficience dĂ©signe la maniĂšre dont une grandeur s’installe dans le champ de prĂ©sence. Plus simplement, la reconnaissance du mode d’efficience est constituĂ©e par la rĂ©ponse Ă  la question la grandeur pĂ©nĂštre-t-elle dans le champ de prĂ©sence du sujet selon le survenir ou bien selon le parvenir ? L’antĂ©position de cette question fait signe Ă  l’hypothĂšse selon laquelle toute grandeur ou suite de grandeurs est sous condition de tempo le survenir est le plan de l’expression de la vitesse, laquelle est dĂ©finie par sa limite, c’est-Ă -dire par le fait que le sujet pour telle valeur n’est plus en mesure de suivre ; le parvenir est le plan de l’expression de la lenteur ; cette lenteur n’est pas quelconque ; elle renvoie aux contre-programmes que l’action du sujet rencontre et qui sont autant de freins pour lui. Le second mode sĂ©miotique, le mode d’existence, a pour schizie opĂ©ratoire le couple visĂ©e ou saisie ? La visĂ©e dĂ©signe le rapport du sujet aux grandeurs actualisĂ©es qu’il convoite ou qu’il rejette. Ce mode transforme l’absence et la privation en prĂ©sences agissantes. La visĂ©e se prĂ©sente comme le corrĂ©lat subjectal du parvenir. En effet, pour le sujet dĂ©sirant, la lenteur est anticipatrice ; elle permet au sujet de “voir venir” et de se tenir prĂȘt ; Ă  l’inverse, la vitesse aveugle et exhibe le retard du sujet sur l’évĂ©nement survenu. Le corrĂ©lat subjectal de la vitesse subie est la saisie, et aprĂšs catalyse le saisissement. Le mode d’existence est dans la dĂ©pendance du mode d’efficience la vitesse est au principe de la saisie, de l’étonnement, tandis que la lenteur est au principe de la visĂ©e et de l’attente qu’elle inaugure. Le troisiĂšme mode, la jonction, concerne le rapport de la grandeur au champ de prĂ©sence dans lequel elle pĂ©nĂštre. L’interrogation pertinente convoque le couple implication ou concession ? La grandeur advenant est-elle en concordance avec les grandeurs dĂ©jĂ  Ă©tablies ? Si tel est le cas, nous dirons que la relation est implicative et conforme au droit ; si tel n’est pas le cas, nous dirons que la relation est concessive, c’est-Ă -dire Ă©tayĂ©e par un bien que lequel pose la prĂ©sence de la grandeur au sein du champ de prĂ©sence comme une prĂ©sence de fait et non de droit. RapportĂ© au mode d’efficience, le sonnet de HĂ©rĂ©dia prĂ©sente deux caractĂ©ristiques le premier quatrain prĂ©sente des figures du survenir, mais le sonnet Ă©tant sous le signe du ralentissement, les “conquĂ©rants” se transforment sous nos yeux en contemplants conquĂ©rants ↓ accĂ©lĂ©ration contemplants ↓ ralentissement Le couple [conquĂ©rant vs contemplant] constitue l’espace sĂ©miotique Ă  un double point de vue du point de vue paradigmatique, HĂ©rĂ©dia dĂ©passe l’opposition doxale courante de ces deux rĂŽles thĂ©matiques en posant une complexitĂ© concessive [conquĂ©rant vs contemplant → conquĂ©rant + contemplant]. Selon le point de vue que l’on adopte, le sonnet se prĂ©sente comme un changement ou un dĂ©placement de paradigme. Ce point accordĂ©, les contemplants s’inscrivent comme une figure du parvenir. Du point de vue syntaxique, les contemplants sont une figure du devenir. Les valeurs Les modes sĂ©miotiques partagent le gouvernement du sens avec la problĂ©matique des valeurs. Le terme de valeur Ă©tant fortement poly­sĂ©mique, nous devons prĂ©ciser notre acception personnelle. Pour l’essentiel, la sĂ©miotique retient deux acceptions quasiment Ă©trangĂšres l’une Ă  l’autre i la valeur saussurienne porteuse de la prĂ©cieuse diffĂ©rence constitutive de la signification ; ii selon le modĂšle dĂ©rivĂ© de la narrativitĂ© proppienne, la valeur dĂ©signe la propriĂ©tĂ© des grandeurs qui font l’objet de la quĂȘte et qui motivent l’engagement du hĂ©ros dans l’action. Pour sa part, la sĂ©miotique tensive a Ă©bauchĂ© un paradigme proprement sĂ©miotique Ă  partir des dimensions au principe de l’espace tensif l’intensitĂ© et l’extensitĂ©. Si l’intensitĂ© a pour dualitĂ© constitutive le couple [fort vs faible], l’extensitĂ© a pour dualitĂ© constitutive le couple [concentrĂ© vs diffus]. Dans la perspective hjelmslevienne, la signification se prĂ©sente comme une intersection3» de dimensions. À cet Ă©gard, deux inter­sections» se dĂ©tachent [fort/concentrĂ©] et [faible/diffus]. L’hypothĂšse tensive recueille la composition fort/concentrĂ©] comme la dĂ©finition-analyse de la valeur d’absolu et la composition [faible/diffus] comme la dĂ©finition-analyse de la valeur d’univers. Exclusives, les valeurs d’absolu visent l’unicitĂ©, la “spĂ©cialitĂ©â€ ; du point de vue discursif, elles sont rĂ©alisĂ©es par des opĂ©rations de tri, de sĂ©lection qui sont du ressort de la syntaxe extensive. À l’inverse, les valeurs d’univers supposent des opĂ©rations de mĂ©lange ayant pour finalitĂ© l’universel valeur d’absolu ↓ unicitĂ© valeur d’univers ↓ universalitĂ© Le poĂšme procĂšde Ă  plusieurs opĂ©rations de tri. La premiĂšre relĂšve du lexique, du dictionnaire image du “conquĂ©rant”, le “gerfaut” est l’abou­tissant de trois opĂ©rations de tri d’abord dĂ©gagement de la classe des oiseaux Ă  partir des animĂ©s, dĂ©gagement de la classe des rapaces Ă  partir des oiseaux, dĂ©gagement du gerfaut Ă  partir de la classe des rapaces. La comparaison dans le vers inaugural Ă©tablit la dynamique du texte qui a pour plan de l’expression la disjonction entre le lieu virtualisĂ©, le lieu quittĂ©, et le lieu actualisĂ©, le lieu d’arrivĂ©e. Pour le comparant lieu virtualisĂ© ↓ le charnier lieu actualisĂ© ↓ le vol → l’ouvert La comparaison qui lance le poĂšme introduit une Ă©quivalence entre les “gerfauts” et les “conquĂ©rants” que l’on peut entendre ainsi le “gerfaut” est un syncrĂ©tisme qui est rĂ©solu en ces termes les “conquĂ©rants” “ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal” sont une figure ambivalente positive dans la mesure oĂč leur “rĂȘve” est hĂ©roĂŻque”, nĂ©gative parce que ce rĂȘve est “brutal”. Le “gerfaut” est admirĂ© comme rapace et blĂąmĂ© comme prĂ©dateur. Le parallĂ©lisme s’établit ainsi Gerfaut → puissance de l’envol ↓ prĂ©dateur cruel ↓ conquĂ©rant → hĂ©roĂŻsme brutalitĂ© La configuration du “dĂ©part” ici particuliĂšrement tonique est le signifiant du dĂ©laissement des valeurs d’univers et de l’adoption des valeurs d’absolu. Les “conquĂ©rants” renoncent Ă  la gesticulation “fatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines” et deviennent des sujets de quĂȘte qui pourraient souscrire aux derniers vers du poĂšme Le voyage de Baudelaire Nous voulons, tant ce feu nous brĂ»le le cerveau,Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! En vertu de la place qu’il occupe dans le poĂšme, le jaillissement du “gerfaut” confiĂ© Ă  la prĂ©position “hors de” ouvre l’extĂ©rioritĂ© ; le procĂšs retenu, Ă  savoir le puissant verbe “partir”, donne Ă  l’inchoativitĂ© sa plus grande vigueur, puisque “partir” c’est, selon le dictionnaire, “se mettre en mouvement pour quitter un lieu”, ou encore “passer de l’immobilitĂ© Ă  un mouvement rapide”. Les “gerfauts” et les “conquĂ©rants” partagent donc le mĂȘme tempo, le mĂȘme Ă©lan. Il y a une concordance tonique indĂ©niable entre la violence de l’arrachement et le tempo de l’essor. L’espace du non ici se partage ainsi lieu virtualisĂ© ↓ Palos de Moguer lieu actualisĂ© ↓ Cipango → le lointain Une concessivitĂ© discrĂšte sous-tend l’énoncĂ© bien que proche, l’espace de la partance, Palos de Moguer», est quittĂ©, dans l’exacte mesure oĂč l’espace de la destination, Cipango», bien que lointain est visĂ©. Le lointain est rapprochĂ©, tandis que le proche est Ă©loignĂ©. Nous produirons deux autres occurrences du “dĂ©part”. La premiĂšre est empruntĂ©e au recueil des Illuminations de Rimbaud DÉPARTAssez vu. La vision s’est rencontrĂ©e Ă  tous les eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et connu. Les arrĂȘts de la vie. – O Rumeurs et Visions !DĂ©part dans l’affection et le bruit neufs ! Notre seconde expression du dĂ©part est empruntĂ©e Ă  la belle analyse par Claudel du tableau de Rembrandt La Ronde de Nuit On part ! EquipĂ© de toutes sortes d’armes, coiffĂ© comme au hasard de toutes sortes de chapeaux, tout le personnel hĂ©tĂ©roclite de notre imagination s’est mis en marche Ă  la conquĂȘte de ce qui n’existe pas encore, et dans le coin Ă  gauche ce nain comique qui s’est chargĂ© de la corne et de la pointe de toute l’entreprise est celui qui court le plus vite4.» Les valences L’hypothĂšse tensive distingue d’une part les valences intensives, d’autre part les valences extensives. Les valences intensives comprennent dans l’état actuel de la question le tempo et la tonicitĂ©, les valences extensives comprennent la temporalitĂ© et la spatialitĂ©. Formuler une signification revient Ă  qualifier un procĂšs ou un Ă©tat sous les quatre sous-dimensions indiquĂ©es. Le tempo Sous le rapport de la vitesse la direction globale du sonnet est relativement aisĂ©e Ă  dĂ©clarer puisque le sonnet est de part en part sous le signe de la dĂ©cĂ©lĂ©ration et, selon la convention que nous avons posĂ©e ailleurs, le texte va de l’attĂ©nuation de la vitesse Ă  son amenuisement ; dans les limites du sonnet, la matrice complĂšte se prĂ©sente ainsi surcontraire tonique ↓ sous-contraire tonique ↓ sous-contraire atone ↓ surcontraire atone ↓ partaient allaient inclinaient regardaient prĂ©cipitation vitesse lenteur immobilitĂ© attĂ©nuation amenuisement Les “conquĂ©rants” sont Ă  leur corps dĂ©fendant solidaires de la sĂ©quence de l’attĂ©nuation dans l’exacte mesure oĂč les contemplants sont accordĂ©s Ă  la dynamique de l’amenuisement. La tonicitĂ© Le traitement de la sous-dimension de la tonicitĂ© concerne ici l’imaginaire, c’est-Ă -dire la relation du sujet dĂ©sirant Ă  l’objet dĂ©sirĂ©. Pour les “conquĂ©rants”, l’objet dĂ©sirĂ© est modalisĂ© comme “fabuleux”, assertion qui est motivĂ©e par le sixiĂšme vers Que Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines, L’or se prĂ©sente comme porteur d’une charge mythique certaine. Si le faire des “conquĂ©rants” procĂšde d’un investissement mythique, le faire des contemplants a lieu, lui, dans une sphĂšre onirique. Les rĂ©gimes subjectaux des “conquĂ©rants” et des contemplants sont en opposition l’un avec l’autre. L’état des “conquĂ©rants” est signifiĂ© par la locution “ivre de”, que le Petit Robert glose ainsi “Qui est transportĂ© hors de soi sous l’effet de quelque Ă©motion violente.” Cette tonalisation entre en contraste avec l’atonisation euphorique affectant les contemplants. La divergence entre les “conquĂ©rants” et les contemplants est stratifiĂ©e actants → conquĂ©rants ↓ contemplants ↓ objet → “fabuleux mĂ©tal” ”mirage dorĂ©â€ procĂšs → affrontement enchantement disposition du sujet → mobilisation abandon isotopie → mythologie onirisme Toutefois, il convient de souligner que les “conquĂ©rants” comme les contemplants visent le degrĂ© supĂ©rieur de la valence le “mĂ©tal” est jugĂ© “fabuleux” en rĂ©sonance avec la visĂ©e de l’“enchantement”, puisque “enchanter”, c’est “remplir d’un vif plaisir, satisfaire au plus haut point.” Le schĂ©ma de la tonicitĂ© propre Ă  ce sonnet s’établit ainsi les “conquĂ©rants” ↓ les contemplants ↓ tonalisation atonisation plus de plus plus de moins La substitution des contemplants aux “conquĂ©rants” permet de rĂ©soudre, d’amortir, de rĂ©sorber la tonicitĂ© que les “conquĂ©rants”-gerfauts ont projetĂ©e dans le champ de prĂ©sence. La temporalitĂ© La temporalitĂ© ne pose pas de problĂšme particulier, puisque la rection de l’extensitĂ© par l’intensitĂ© s’étend Ă  la rection de la temporalitĂ© par le tempo. Selon cette mĂȘme rection, l’accĂ©lĂ©ration abrĂšge la durĂ©e, tandis que le ralentissement allonge cette mĂȘme durĂ©e. Que se passe-t-il lorsque le tempo est nul ? Si les contemplants regardent monter les Ă©toiles», que voient-ils ? L’ascension des Ă©toiles Ă©chappant Ă  la perception, ils “voient le temps”, le progrĂšs mĂȘme de la durĂ©e, de ce je ne sais quoi qui fait que le /bref/ finit par se retirer devant le /long/, hypothĂšse en concordance avec le point de vue qui veut que les grandeurs sĂ©miotiques soient d’abord des mesures. Un fragment des Cahiers de ValĂ©ry pointe ce mystĂšre Calme – PrĂȘtre de KronosÔ Temps –Quoique rien ne se passe de sensibleQuelque chose – on ne sait immobile que l’on est au seind’un lieu immobile aux yeux et aux sensagit-il par lĂ  ?5» La spatialitĂ© Compte tenu de la structure cloisonnĂ©e de l’espace propre Ă  ce sonnet, la sĂ©miotique de l’espace comprend deux jeux de catĂ©gories simples i des dĂ©placements qui sont selon le cas des rapprochements ou des Ă©loignements ; ii des dĂ©placements qui sont selon le cas des entrĂ©es ou des sorties. À partir de ce jeu de rĂ©duit de possibilitĂ©s, il est possible de dĂ©crire raisonnablement le parcours des sujets et des objets dans le sonnet. Les “conquĂ©rants” s’éloignent de l’Espagne et se rapprochent de l’espace tropical ; les contemplants, tout en demeurant dans l’espace tropical, modifient l’orientation de cet espace la verticalitĂ© l’emporte sur l’horizontalitĂ© ; l’espace perçu prĂ©vaut sur l’espace onirique. Pour ce qui regarde les objets, l’or est destinĂ© Ă  sortir du monde souterrain ; les â€œĂ©toiles” sortent du fond de l’ocĂ©an et s’établissent en un ciel ignorĂ©.» Du point de vue spatial, le texte opĂšre la conjonction de l’informateur, les Ă©toiles», et de l’observateur les contemplants. Quant Ă  l’objet, l’or dĂ©fini comme concentrĂ©, difficilement accessible et liĂ© Ă  la prĂ©dation, fait place aux Ă©toiles» qui sont rĂ©pandues, accessibles et solidaires de l’apaisement. Dans ces conditions, l’évĂ©nement propre Ă  ce texte peut ĂȘtre reconnu il apparaĂźt que l’or, valeur d’absolu, se retire devant les imprĂ©vues Ă©toiles nouvelles» porteuses, elles, d’une valeur d’univers. De l’accord au dĂ©saccord Une tension peut ĂȘtre formulĂ©e comme systĂšme ou comme procĂšs. Si la recherche des valences intensives et extensives concerne le systĂšme, qu’en est-il du procĂšs ? Le procĂšs ayant pour visĂ©e spĂ©cifique le devenir des valences, cette orientation signifie que notre sonnet pointe la transfor­mation des “conquĂ©rants“ en contemplants. Dans la perspective greimas­sienne, c’est le carrĂ© sĂ©miotique qui est chargĂ© de traiter cette transformation. Du point de vue tensif, cette transformation a pour assiette les sub-valences intensives et extensives retenues, mais ce n’est pas la nĂ©gation qui dirige la transformation c’est la transformation qui dirige la nĂ©gation. Ainsi, si nous envisageons la sub-valence – dĂ©cisive – de tempo selon la perspective greimassienne, la nĂ©gation de la vitesse aboutit Ă  la lenteur, mais que recouvre exactement ici la nĂ©gation ? Selon l’hypothĂšse tensive, le devenir procĂšde Ă  un ralentissement qui se prĂ©sente comme une attĂ©nuation, puis comme un amenuisement. La nĂ©gation devient la marque aspectuelle d’une progressivitĂ©, nĂ©gative pour la vitesse, positive pour la lenteur. Les “conquĂ©rants” deviennent des contemplants si et seulement si la vitesse est freinĂ©e, la tonicitĂ©, consommĂ©e, la temporalitĂ©, allongĂ©e, et la spatialitĂ©, ouverte. Le procĂšs traverse le systĂšme des sub-valences reconnues conquĂ©rants → ralentissement → contemplants atonisation allongement ouverture La transformation inverse des contemplants en “conquĂ©rants” peut ĂȘtre envisagĂ©e comme possibilitĂ© conquĂ©rants ← accĂ©lĂ©ration ← contemplants tonalisation abrĂšgement fermeture Les notions d’accord, par exemple l’accord du sujet et du verbe en français, et de concordance, par exemple la concordance des temps verbaux, appartiennent Ă  la grammaire courante des discours. L’accord rend possible le dĂ©saccord, l’antagonisation. Un exemple empruntĂ© Ă  la pratique sportive Ă©claire cette dĂ©pendance. Un “bon” match de tennis pour l’observateur demande que les talents des deux adversaires soient voisins ; si l’inĂ©galitĂ© est trĂšs forte, la partie est frappĂ©e de nullitĂ© ; virtualisĂ©e, la victoire “compte pour du beurre” ; les matchs de qualification sont chargĂ©s de trier les deux meilleurs joueurs du moment et d’éviter une inĂ©galitĂ© fĂącheuse pour l’intĂ©rĂȘt du jeu. Le motif bien connu de l’identitĂ© et de la complĂ©mentaritĂ© des contraires se rappelle Ă  nous, mais il nous semble plus juste d’admettre que les termes d’une alternance sont co-dĂ©finis, reconnus co-valents, c’est-Ă -dire que leur contenu est tributaire des places remarquables qu’ils occupent dans l’espace tensif. Le conflit Ă  lui seul ne rend pas compte des paradoxes du devenir les ressemblants se haĂŻssent et s’affrontent, tandis que les dissemblants s’apprĂ©cient et s’entendent. Soit Pour finir Il semble raisonnable de penser qu’une structure bien faite compose l’accord et le dĂ©saccord. Nous prendrons comme exemple la rĂ©flexion sur la rime telle qu’elle a Ă©tĂ© conduite en France dans la seconde moitiĂ© du 19Ăšme siĂšcle. En effet, les poĂštes français ont accordĂ© Ă  la rime une prĂ©cellence manifeste. Au titre de l’accord, les rimes devaient ĂȘtre riches, mais au titre du dĂ©saccord le poĂšte devait Ă©viter de faire rimer des lexĂšmes appartenant Ă  la mĂȘme famille grammaticale, comme par exemple deux participes prĂ©sents en –ant6. Mais il y a plus les bonnes rimes devaient si possible ajuster des lexĂšmes antithĂ©tiques Votre rime sera riche et belle et elle sera variĂ©e impeccablement riche et variĂ©e ! C'est-Ă -dire que vous ferez rimer ensemble, autant qu'il se pourra, des mots trĂšs-semblables entre eux comme sons, et trĂšs-diffĂ©rents entre eux comme sens7. » mĂ©diocritĂ© ↓ excellence ↓ expression → suffisance richesse contenu → proximitĂ© distance La reconnaissance de la rime comme modĂšle universel de la dĂ©marche esthĂ©tique a Ă©tĂ© proposĂ©e par Hopkins Dans son essai sur la SantĂ© et la DĂ©gradation dans l'Art, il [Hopkins] avait Ă©tabli que toute comparaison implique les principes de dualisme, pluralitĂ©, rĂ©pĂ©tition, parallĂ©lisme. À prĂ©sent, dans un essai sur l'Origine du Beau, il dĂ©montre que toutes les formes de beautĂ© dans la nature et dans l'art sont des versions diffĂ©rentes de la relation qui permet Ă  des objets diffĂ©rents mais similaires de coexister. “On peut, dit-il, dĂ©finir cette relation sous sa forme la plus gĂ©nĂ©rale en disant ... la ressemblance implique la dissemblance et inversement. En consĂ©quence et mĂ©taphysiquement on peut appeler rime toute forme de Pour finir DĂšs lors qu’une grandeur est reconnue comme une catĂ©gorie pertinente se pose la question de son intĂ©gration dans le corpus thĂ©orique retenu. Selon les termes de l’hypothĂšse tensive, la dimension paradigmatique a pour fonctifs la tension entre l’implication et la concession, tandis que la dimension syntagmatique a pour fonctifs la tension entre programme et contre-programme. L’intĂ©gration de ces tensions prend la forme suivante la concession advient lorsque le contre-programme prĂ©vaut sur le programme ; la concession tĂ©moigne de l’existence d’un dĂ©saccord qu’elle surmonte, tandis que l’implication advient lorsque le programme l’emporte sur le contre-programme en vertu d’un accord sous-jacent. Soit Le tableau correspondant se prĂ©sente ainsi syncrĂ©tisme ↓ rĂ©solution ↓ accord → implication programme >contre-programme dĂ©saccord → concession contre-programme > programme La portĂ©e de l’accord et du dĂ©saccord s’explique, nous semble-t-il, par leur rĂ©fĂ©rence Ă  la dualitĂ© constitutive du mode de jonction, Ă  savoir que l’implication prĂ©visible et prĂ©dictive renvoie Ă  la domination du programme sur le contre-programme, tandis que la concession Ă©vĂ©ne­mentielle et non prĂ©dictive renvoie, elle, Ă  la domination du contre-programme sur le programme. Octobre 2012 Pour une astrocritique Dans cette divagation presque toute personnelle » - issue de ses rĂ©cents cours au CollĂšge de France – William Marx s’intĂ©resse Ă  la gĂ©nĂ©alogie d’une image celle des Ă©toiles nouvelles. À partir des ConquĂ©rants », sonnet issu des TrophĂ©es de JosĂ© Maria de Heredia, premier Ă  Ă©voquer cette image promise Ă  avenir certain – entre autres, Le Temps retrouvĂ© proustien – il dĂ©roule le fil d’une histoire qui s’étend de Virgile Ă  Tintin. Histoire, ou plutĂŽt, probahistoire – pour reprendre le nĂ©ologisme qu’il utilise Ă  propos de la probabibliothĂšque – puisqu’il s’agit ici de tisser des liens incertains et multiples entre les diffĂ©rentes incarnations poĂ©tiques des Ă©toiles nouvelles. Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines,De Palos, de Moguer, routiers et capitainesPartaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©talQue Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines,Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennesAux bords mystĂ©rieux du monde occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques,L’azur phosphorescent de la mer des TropiquesEnchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; Ou, penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles,Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ©Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. Jose Maria de Heredia, “Les conquĂ©rants”, Les trophĂ©es 1893, Paris, Gallimard, 1981. La navigation constellaire Ă  laquelle nous convie William Marx dĂ©bute donc Ă  partir du sonnet de Heredia ses Ă©toiles nouvelles sont aussi bien le signe du franchissement d’un nouvel hĂ©misphĂšre que la critique, discrĂšte, du projet de conquĂȘte guerrier des EuropĂ©ens en route vers les AmĂ©riques. À partir de lui, les rĂ©fĂ©rences et analyses s’enchaĂźnent de Heredia nous repartons vers Virgile qui dĂ©plore dans ses GĂ©orgiques, la folie errante, presque impie, de ceux qui convoient l’autre soleil des autres parties. Et d’une Ăźle Ă  une autre, nous voilĂ  chez Tintin et chez Georges Lucas oĂč la dĂ©couverte d’une Ă©toile nouvelle symbolise toujours le dĂ©but d’une nouvelle aventure. À ces Ă©toiles nouvelles et aventureuses, rĂ©pondent les Ă©toiles perdues et la perte de repĂšres qu’elles impliquent pour un Marco Polo qui, vers Sumatra, perd son Ă©toile Polaire ; et aux Ă©toiles perdues, les Ă©toiles retrouvĂ©es, comme celle qui naquit de la dĂ©couverte, par Keats, d’une nouvelle traduction de L’OdyssĂ©e. Étoiles nouvelles, perdues, retrouvĂ©es – critique de l’esprit conquĂ©rant, Ă©loge autant que critique de l’aventure – selon que l’on soit Tintin ou Virgile – et enfin emblĂšme du plaisir littĂ©raire – Ă©largissement du ciel de lecture – l’image de l’étoile nouvelle symbolise la mouvance de l’image poĂ©tique qui, Ă  elle seule, donne vie au Rien Ă  partir duquel s’invente le monde. C’est avec l’étoile de MallarmĂ© que William Marx semble renverser le rapport de l’étoile et de l’image ce n’est pas l’étoile qui peut se targuer d’ĂȘtre neuve mais la poĂ©sie qui vise Ă  l’étoile » par ses images nouvelles. Rien, cette Ă©cume, vierge versÀ ne dĂ©signer que la coupe ;Telle loin se noie une troupeDe sirĂšnes mainte Ă  l’envers. Nous naviguons, ĂŽ mes diversAmis, moi dĂ©jĂ  sur la poupeVous l’avant fastueux qui coupeLe flot de foudres et d’hivers ; Une ivresse belle m’engageSans craindre mĂȘme son tangageDe porter debout ce salut Solitude, rĂ©cif, Ă©toileÀ n’importe ce qui valutLe blanc souci de notre toile. StĂ©phane MallarmĂ©, “Salut”, PoĂ©sies 1899, Paris, Gallimard, 1992. À partir de cette gĂ©nĂ©alogie, William Marx trace, en filigranes, le portrait, toujours en train de se faire, de l’image littĂ©raire. Loin de n’ĂȘtre qu’une Ă©toile figĂ©e – fixĂ©e Ă  jamais dans le ciel d’une idĂ©e – l’image est ici envisagĂ©e dans toute sa vitalitĂ© une image n’est que le support d’un sens en perpĂ©tuelle mutation, moins contrainte et clĂŽture que puissance de libertĂ© ». Si changent les ciels au-delĂ  des navires des grands voyageurs alors il est tout naturel que change le sens d’une image, tout aussi rĂ©versible que la vue d’une Ă©toile. Car l’image poĂ©tique – comme l’étoile nouvelle – est cette force qui entraĂźne une rĂ©versibilitĂ© des mondes ». C’est dans cette rĂ©versibilitĂ© qu’apparaĂźt l’enjeu de l’astrocritique Ă  laquelle convie Des Ă©toiles nouvelles se reprĂ©senter le ciel et le monde tel qu’on pourrait le voir depuis l’autre hĂ©misphĂšre et, partant, accepter la polysĂ©mie d’une image comme du ciel Ă©toilĂ© ; puis, de la rĂ©versibilitĂ© du ciel et du monde, considĂ©rer celle de l’ĂȘtre on est toujours l’autre de quelqu’un, et c’est pourquoi il n’y a ni privilĂšge du mĂȘme ni privilĂšge de l’autre il n’y a pas plus de honte Ă  ĂȘtre soi qu’il n’y en a Ă  ĂȘtre un Ă©tranger, car l’autre est aussi un soi de mĂȘme que le soi peut ĂȘtre un autre. ». Dans un monde oĂč le sentiment de la transcendance s’est effacĂ© sous l’éclairage blafard des rĂ©verbĂšres », sans pour autant prĂȘcher les Ă©toiles comme les dieux, il s’agit peut-ĂȘtre pour l’astrocritique d’en appeler Ă  un nouveau regard capable de tracer des lignes nouvelles entre ce qu’on croit connaĂźtre – une image, une Ă©toile – pour que d’elles il puisse naĂźtre de nouvelles constellations – ou probabibliothĂšques. [ndlr] Annonce de la nouvelle exposition du Service historique de la DĂ©fense Vincennes sur l’Indochine coloniale. Du 13 novembre 2017 au 10 fĂ©vrier 2018 A peine un siĂšcle, c’est le temps Ă©coulĂ© entre les premiĂšres opĂ©rations de la conquĂȘte, et le retrait des derniĂšres forces françaises du Sud-Vietnam. Entre ces deux dates la France installe, puis perd sa domination sur les territoires des rĂ©publiques actuelles du Vietnam, du Cambodge et du Laos. La Marine française joua dans cette aventure un rĂŽle important, d’abord parce qu’elle fut le principal artisan de la conquĂȘte et du gouvernement des premiĂšres implantations ; ensuite parce que le ministĂšre de la Marine fut Ă©galement longtemps celui des Colonies. L’Indochine parue Ă  ce point son domaine rĂ©servĂ© qu’on parla longtemps de l’Indochine des amiraux ». Le Service historique de la DĂ©fense et l’institut de recherche IrAsia se proposent d’évoquer le rapport trĂšs particulier entre la Marine et la perle de l’empire » Ă  travers une prĂ©sentation d’archives, d’images et d’objets conservĂ©s dans les collections et fonds d’archives du SHD. EntrĂ©e gratuite. Des visites guidĂ©es seront proposĂ©es. Commissaires d’exposition Cyril Canet SHD/CHA, Vincennes, Quoc-Thanh Nguyen IRASIA Partenaire IrAsia L’unitĂ© mixte de recherche IrAsia est nĂ©e le 1er janvier 2012 de la fusion de l’IRSEA, Institut de Recherche sur le Sud-Est Asiatique », avec l’équipe LEO2T, LittĂ©ratures d’ExtrĂȘme-Orient, Textes et Traduction ». L’unitĂ© regroupe des chercheurs du CNRS et des enseignants-chercheurs de l’universitĂ© d’Aix-Marseille AMU au sein de la Maison Asie-Pacifique MAP installĂ©e sur le campus Saint-Charles de Marseille. Service historique de la DĂ©fense – ChĂąteau de Vincennes – Avenue de Paris – 94306 Vincennes Cedex. MĂ©tro ChĂąteau de Vincennes Pavillon du roi, 1er Ă©tage, salles d’exposition. Lundi 13h00-17h00 Mardi au jeudi 9h00-17h00 Vendredi 9h00-16h00 Samedi 9h30-15h00 Fermeture les dimanches et les jours fĂ©riĂ©s Source SHD Navigation des articles La dĂ©colonisation et la guerre vĂ©cues par les populations du ViĂȘt-Nam, du Laos et du Cambodge Si vous souhaitez lire ou relire les poĂšmes les plus cĂ©lĂšbres et les plus beaux de JosĂ© Maria de Heredia, vous ĂȘtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tentĂ© de sĂ©lectionner des poĂšmes incontournables de ce poĂšte en me basant sur mes prĂ©fĂ©rences personnelles et leur prĂ©sence dans plusieurs anthologies de la poĂ©sie française que j’ai pu lire. JosĂ©-Maria Heredia 1842-1905 est un Ă©crivain et poĂšte nĂ© Ă  Cuba puis naturalisĂ© français en 1893. Bien qu'il ne publiera qu'un seul recueil, Les TrophĂ©es 1893, ce dernier composĂ© de 122 poĂšmes dont 118 sonnets fait d'Heredia un incontournable du mouvement parnassien qui dĂ©clinera par la suite. Les conquĂ©rants, poĂšme issu du recueil Les TrophĂ©es 1893, est le plus beau poĂšme de JosĂ©-Maria de Heredia. Ce sonnet classique en alexandrins est basĂ© sur l'histoire des conquistadors et de Christophe Colomb, faisant notamment rĂ©fĂ©rence Ă  Moguer d'oĂč il est parti Ă  la conquĂȘte de l'AmĂ©rique. Voici le meilleur de la poĂ©sie de JosĂ© Maria de Heredia. La poĂ©sie vous dĂ©tend, vous inspire, vous motive ? J'offre le contenu de ce site sans publicitĂ©. Joignez la communautĂ© Poetica Mundi pour soutenir ce projet et profiter de nombreux avantages Publications rĂ©servĂ©es aux membresActivitĂ©s de crĂ©ativitĂ© et de dĂ©tenteLivres numĂ©riques, livres audio et poĂšmes Ă  imprimerDemandes spĂ©ciales sur YouTubeDiscussions avec des amateurs de poĂ©sie Les conquĂ©rants - JosĂ© Maria de Heredia Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,FatiguĂ©s de porter leurs misĂšres hautaines,De Palos de Moguer, routiers et capitainesPartaient, ivres d’un rĂȘve hĂ©roĂŻque et brutal. Ils allaient conquĂ©rir le fabuleux mĂ©talQue Cipango mĂ»rit dans ses mines lointaines,Et les vents alizĂ©s inclinaient leurs antennesAux bords mystĂ©rieux du monde Occidental. Chaque soir, espĂ©rant des lendemains Ă©piques,L’azur phosphorescent de la mer des TropiquesEnchantait leur sommeil d’un mirage dorĂ© ; Ou penchĂ©s Ă  l’avant des blanches caravelles,Ils regardaient monter en un ciel ignorĂ©Du fond de l’OcĂ©an des Ă©toiles nouvelles. La Trebbia - JosĂ© Maria de Heredia L'aube d'un jour sinistre a blanchi les camp s'Ă©veille. En bas roule et gronde le fleuveOĂč l'escadron lĂ©ger des Numides s' sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgrĂ© Scipion, les augures menteurs,La Trebbia dĂ©bordĂ©e, et qu'il vente et qu'il pleuve,Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboĂźments lugubres,A l'horizon, brĂ»laient les villages Insubres ;On entendait au loin barrir un Ă©lĂ©phant. Et lĂ -bas, sous le pont, adossĂ© contre une arche,Hannibal Ă©coutait, pensif et triomphant,Le piĂ©tinement sourd des lĂ©gions en marche. Le RĂ©cif de corail - JosĂ© Maria de Heredia Le soleil sous la mer, mystĂ©rieuse aurore,Éclaire la forĂȘt des coraux abyssinsQui mĂȘle, aux profondeurs de ses tiĂšdes bassins,La bĂȘte Ă©panouie et la vivante flore. Et tout ce que le sel ou l'iode colore,Mousse, algue chevelue, anĂ©mones, oursins,Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins,Le fond vermiculĂ© du pĂąle madrĂ©pore. De sa splendide Ă©caille Ă©teignant les Ă©maux,Un grand poisson navigue Ă  travers les rameaux ;Dans l'ombre transparente indolemment il rĂŽde ; Et, brusquement, d'un coup de sa nageoire en feu,Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu,Courir un frisson d'or, de nacre et d'Ă©meraude. J’espĂšre de cette sĂ©lection des poĂšmes les plus beaux et les plus connus de JosĂ© Maria de Heredia vous a plu. Pour dĂ©couvrir plus d’Ɠuvres de ce poĂšte sur Poetica Mundi, n’hĂ©sitez pas Ă  utiliser le lien ci-dessous. Voir tous les poĂšmes de JosĂ© Maria de Heredia. Ce poĂšte fait partie de ma sĂ©lection des 31 poĂštes français cĂ©lĂšbres incontournables. Pour dĂ©couvrir les 30 autres et leurs plus beaux poĂšmes, n’hĂ©sitez pas Ă  cliquer sur le lien. Cliquez ci-dessous pour dĂ©couvrir un poĂšme sĂ©lectionnĂ© au hasard. Message aux membres de Poetica Mundi ! Chers membres de la communautĂ© Poetica Mundi, n'oubliez pas D'aller consulter les publications de la communautĂ© poĂšmes, quiz, messages ;De tĂ©lĂ©charger vos nouveaux avantages livres, activitĂ©s, poĂšmes Ă  imprimer, etc. ;Et de m'envoyer vos demandes spĂ©ciales. Cliquez sur le lien suivant pour vous connecter ou devenir membre. Merci de me soutenir et de me permettre de vous offrir plus de 16 000 poĂšmes sur ce site sans publicitĂ© et de la poĂ©sie sur YouTube !Johann

comme un vol de gerfaut hors du charnier natal